Laissant ses yeux s'habituer à la pénombre, l'elfe fit doucement le tour de la pièce.
Il ne restait pas grand chose qui pouvait servir de refuge au louveteau.
Dans un recoin sombre, deux points brillants attirèrent son attention.
Elle s'y dirigea à pas lent.
Un pitoyable grondement l'accueillit et l'elfe réprima un sourire. Le louveteau devait être très jeune, il n'aurait même pas fait peur à une mouche...
L'elfe se mit à genoux et doucement tendit la main pour la retirer vivement. De fines aiguilles s'étaient plantées dedans.
aie, tu sais te défendre toi dis donc.
Elle avança de nouveau la main doucement en poussant de petits gémissements.
Intrigué, le louveteau avança le museau et l'elfe en profita pour l'attraper.
Elle le sortit de sa cachette et il se mit à grogner, à cracher, essayant de la mordre. Il se débattait avec vigueur.
Elle le tint devant elle, le laissant se fatiguer et en profita pour l'examiner.
Il faisait peine à voir tant il était maigre, sa fourrure d'une couleur rendue indéfinissable par la crasse et les brindilles était couverte de toiles d'araignées. Seuls ses yeux brillaient d'une lueur vive.
Enfin le louveteau se calma. L'elfe le mit avec douceur dans sa chemise et le caressa en murmurant.
En s'approchant de son cheval, celui-ci sentant l'odeur de loup se mit à renâcler. Elle prit la bride d'une main et le calma petit à petit.
Il reconnaissait l'odeur de sa maîtresse et sembla accepter celle du loup.
L'elfe se mit en selle et prit le chemin du retour.
La journée était bien avancée et le ciel se couvrait. Les nuages chargés de pluie devenaient de plus en plus noir. Le vent se leva à son tour et souffla avec force.
L'elfe décida de se trouver un abri avant que l'orage se déchaîne, elle n'aurait pas le temps de rentrer au château. Elle dirigea son cheval vers une petite grotte qu'elle connaissait.
Le tonnerre se mit à gronder avec violence. Le louveteau qui s'était endormi bien au chaud et bercé par le pas du cheval, se réveilla tout tremblant et se mit à s'agiter. L'elfe tenta de le calmer par des caresses et des mots doux.
La pluie se mit à tomber comme ils arrivaient à la grotte. L'elfe mit le cheval à l'abri et ramassa rapidement du bois.
Le feu fut allumé en un rien temps et de nouveau elle rassura le petit loup que l'odeur du feu effrayait.
Celui semblait s'habituer à elle et restait dans ses bras sans vouloir partir.
L'elfe fouilla les sacs qui pendaient à sa selle et en sortit de la viande.
Le louveteau semblait à peine sevré mais elle se risqua à lui donner quelques morceaux qu'elle découpa finement.
Affamé celui-ci ne se fit pas prier et mangea.
Comme il sursautait à chaque fois qu'un coup de tonnerre éclatait ou qu'il y avait un éclair, l'elfe le reprit dans ses bras. Elle pouvait sentir sa terreur et elle le rassura comme elle pouvait.
Petit à petit il se détendait et enfin finit par s'endormir dans ses bras.