Tintagel, château sur les terres de Grikim…….
Il est entouré de vastes terres où courent les chevaux au milieu des habitations plus ou moins éloignées les unes des autres.
Tintagel, château aux formes arrondies par les nombreuses tours qui le forme et lui confère un air de douceur bien étrange pour un château………
Une rivière le borde, par dessus laquelle passe un pont en pierre, à l’entrée duquel est écrit :
Visiteurs,voyageurs, ici commence Tintagel, soyez les bienvenus.
Ce qui surprenait le plus les voyageurs ce n’était pas le château, mais les bruits qui en venaient………….
Quand ils pénétraient dans l’enceinte même du château, ce qu’ils voyaient en premier, c’était les enfants qui couraient, les chiens qui aboyaient, et les gardes d’enfants qui couraient dans tous les sens après tout le monde.
Effarés, les visiteurs non initiés se demandaient s’ils ne feraient pas mieux de repartir mais ils étaient si vite conduits à l’intérieur qu’ils ne pouvaient pas fuir.
Arrivés à l’intérieur, ils étaient chaudement accueillis par la maîtresse du château qui s’excusait invariablement de ses petits diablotins. Leur père n’étant pas là, elle avait du mal à les contenir mais cela la faisait rire de bon cœur.
La journée de Maddyzou, puisque tel était son nom, se déroulait ainsi entre les arrivées et les départs de ses hôtes et les folles courses avec les enfants. Elle ne se posait qu’une fois les enfants couchés, bordés et endormis ( les derniers se relevant bien sur plusieurs fois ).
Quand elle pouvait enfin s’asseoir, elle s’asseyait sur une peau de mouton, devant la cheminée. Et elle se perdait dans ses songes, c’était son plus gros défaut, elle était très songeuse et se perdait souvent dans ses pensées en oubliant la réalité. Ce qui lui causa et lui causerait encore beaucoup d’ennuis.
Un soir, assise devant le feu elle entendit un attelage pénétré dans la cour. Son mari parti voilà 3 mois, rentrait plus tôt que prévu.
Elle vint à sa rencontre, d’un pas lourd et fatigué. Ciriaran, son époux, l’embrassa sur le front comme il le faisait toujours, et s’installa dans un fauteuil près de la cheminée.
Maddyzou, s’assit près de lui
Comment te sens tu ? lui demanda t’il
Grosse mais ça va dit-elle en riant
En effet, elle attendait son quatrième enfant, et ses grossesses étaient pénibles, surtout avec trois enfants bien vivaces et un mari peu présent. Celui-ci était marin dans l’âme et ne pouvait se passer de la mer vers qui il retournait comme vers une maîtresse.
Maddyzou n’était pas jalouse, il n'y avait pas de véritables passion entre eux mais son absence lui pesait certains soirs car une certaine tendresse les unissait.
Ciriaran fronça les sourcils et lui dit s’inquiéter de la laisser dans son état car elle serait seule au moment de la naissance, lui étant obligée de partir pour plusieurs mois car une guerre se préparait et les marins étaient appelés en renfort.
Elle ri et lui rappela que ce n’était pas la première fois et lui recommanda à lui d’être prudent.
La soirée passant, elle se sentit de moins en moins bien mais n’en laissa rien paraître. Au milieu de la nuit elle envoya chercher un médecin qui lui annonça que la délivrance était proche même s’il était trop tôt. En effet, la petite Zoé arriva peu de temps avant que Ciriaran ne prenne la route, mais cela est une autre histoire………
Revenons à celle qui nous préoccupe…..
Il partit à l’aube, sans avoir vu les enfants qui se levèrent comme à l’habitude plein de fougue.
Les jours , les semaines passèrent et Maddyzou n’avait aucunes nouvelles de son mari, ce qui l’intrigua d’abord puis l’inquiéta car en général son mari lui envoyait un courrier pour lui dire que ça allait.
L’inquiétude devint oppressante au fur et à mesure des jours, et devint vraiment terrifiante quand elle entendit parler de tempêtes. Les tempêtes étaient le fléau des marins bien plus que les guerres.
Cela faisait 1 mois que Ciriaran avait repris la mer et que la petite était née lorsque enfin on lui remit un pli. Elle le décacheta et s’assit vivement sous le choc.
Chère Dame Maddyzou,
J’ai le regret de vous annoncer que votre époux Ciriaran, Roi des navires, est porté disparu.
Hélas, son navire ayant coulé et tous son équipage avec, sa mort ne fait aucun doute.
Veuillez, très chère Dame, acceptez mes plus sincères condoléances et ma plus grande sympathie.
Elle n’eut même pas le courage de lire le nom de celui qui lui portait cette si triste nouvelle. Comment l’annoncer aux enfants.
Elle trouva le courage de leur dire le soir même après le repas, en leur expliquant que leur papa ne reviendrait plus car la mer l’avait rappelé à elle. Ils pleurèrent tous ensemble et pendant plusieurs semaines, les petits en parlèrent puis le chagrin s’estompa.
Maddyzou quant à elle, se mit à vivre au jour le jour pour ses enfants, ne trouvant refuge que dans ses pensées le soir au coin du feu, habitude qui ne la quitta plus et devint sa seule alliée contre le chagrin………
…………….jusqu’à ce qu’elle rencontre un beau barbare qui peut-être la rendra heureuse à son tour qui sait ?............
Mais cela aussi c’est une autre histoire………
Mer 16 Sep - 15:04