La vie trépidante , les pensées secrètes et autres des Canards sauvages ( rp oblige ^^)

Ils faisaient route vers Grikim.
Le vent gonflait les voiles et le bateau filait bon train.
Llilian passa un agréable moment à bavarder tranquillement avec Maddyzou, laissant les hommes s'occuper de tout.
Jonas et Lou eurent quelques difficultés à calmer les animaux.
Même Oeil de Nuit et Etoile de Lune étaient nerveux. Pour finir Llilian les attira près d'elle et ils semblèrent se calmer un peu.

Une île se profila à l'horizon. Au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient, la côte se dessina, puis une plage bordée de falaises abruptes.
Tout au -dessus, un clocher semblait veiller.

Pendant que les hommes s'occupaient de faire descendre les chevaux, Maddyzou et Llilian se levèrent et d'un bond descendirent à terre.
Un vieil homme vint à leur rencontre, c'était le chef du petit village.
Llilian se présenta ainsi que ses amis. Le chef les invita à venir se restaurer et se reposer.
Maddyzou et Llilian donnèrent un coup de main aux hommes pour finir de faire descendre les chevaux et débarquer tout leur attirail.

Le chef du village les mena à sa maison et pendant le repas, leur appris que les recherches qu'ils avaient menées le long de la côte n'avaient rien donné.
Son regard fuyant par moment et son air gêné fit comprendre à Llilian qu'il leur cachait quelque chose.
Elle connaissait sa réputation d'homme honnête, de chef droit et juste.
Il était respecté.

Ami, je sens que tu me caches quelque chose.
Parle sans crainte quoi qu'il se soit passé.

Mal à l'aise, le vieil homme les regarda tour à tour et soupira.
Il mit quelques minutes avant de répondre.

"Ma Dame, j'ai honte de vous l'avouer mais il n'y a que la côte que nous avons fouillé. Mais cet endroit est maudit.
Nous n'osons plus nous rendre par delà les falaises, nous avons même condamné le chemin qui y mène. Nous vivons de notre pêche, des échanges et de ce que nos petits lopins de terre nous donnent.
Certaines nuits, le vent nous porte des cris effroyables. Nous n'osons nous en approcher. Des quelques téméraires qui y ont été, nul n'en est jamais revenu....
N'y allez pas ma Dame, si la personne que vous cherchez y était, nul doute que maintenant sa vie s'est arrêtée.

Lou, Jonas, Maddyzou et Llilian se regardèrent.
Le vieil homme avait l'air sincère et la peur se lisait dans son regard.
Sa femme dans un coin de la pièce marmonnait des prières, entrecoupées de "maudit, cet endroit est maudit".

Il y avait peu de chance que Perle se soit retrouvée à l'intérieur des terres, la logique voulait qu'elle eut été recueillie par des pêcheurs ou des villageois mais.....

Llilian se tourna vers ses amis

Que faisons-nous?

Llilian ne semblait pas dans son état normal.

Le regard vide, elle prononça le nom de Perle.... puis....la pierre...

Jonas sortit avec douceur la pierre recueillie dans le cratère.


Dans ses mains, elle semblait fragile.

Un frisson glacé courra le long de son dos quand il s'aperçut que de la pierre, émanait une douce chaleur.

Qu'allaient-ils encore trouver ici, quel rapport avec la pierre ?

Les loups loin devant eux, sans pouvoir les rattraper, ils avancèrent.

Voyant Maddy inquiète, Jonas ralentit le pas pour être à sa hauteur et lui prit la main avec un petit sourire d'encouragement.

Il était là, il ne permettrait pas qu'il lui arrive quelque chose.

La pierre commença à chauffer, à changer de couleur, ajoutant à l'atmosphère oppressante...

Maddyzou apprit qu’ils étaient sur Grikim…….

Accueillis par le chef du village, ils furent invités à se restaurer et se reposer chez lui.

Llilian le connaissait et su qu’ils leur mentait. Il avoua que la côte était maudite et que d’affreux cris leur parvenaient la nuit. Maddyzou frémit mais se dit que cela pouvait s’expliquer si l’on ne s’attardait pas sur les superstitions et les peurs. Elle n’était tout de même pas rassurée mais se disait qu’il valait mieux affronter des âmes en peine et retrouver Perle que de rester à ne rien faire.

Avec quelques amulettes, le mauvais sort ne pouvait que s’éloigner. De plus, elle croyait au destin et se disait que s’ils étaient sortis du bois, ils pouvaient en affronter encore. Elle aurait certes préféré éviter, n’étant pas guerrière, mais refusait de se laisser affoler ou arrêter par ce genre de chose.

Elle en était là de ses pensées lorsque Llilian eut un comportement bizarre, les yeux dans le vague, et appela Perle et parla de Pierre.

Jonas sortit alors la pierre de vie. Même à une certaine distance elle irradiait une douce chaleur qui subjuguait Maddyzou. Elle était très sensible à la force des pierres et celle-ci dégageait une aura à laquelle elle ne pouvait résister. Elle se fit violence pour arracher son regard de la pierre et ils se mirent en route.

Ils avançaient, et plus ils avançaient plus ils entendaient les cris alors que la nuit était loin. Cela venait-il du fait qu'ils avaient la pierre? L'atmosphère était pesante et attirante à la fois. Maddyzou repensa à son impression sur le bateau à l’approche de la côte et le même malaise l’envahit. Ce qui lui fit penser à ses enfants, et elle se demanda encore une fois si elle les reverrait un jour.

Jonas sentit sa peur et vint lui prendre la main et lui adressa un sourire. Au contact de sa peau, elle frémit et une douce chaleur l’envahit. Elle lui sourit en retour et se dit que près de lui rien ne pouvait lui arriver. Elle comprit alors que quel que fussent ses réticences à l’admettre, elle l’aimait et qu’elle le lui dirait quand ils seraient seuls, même si cela n’était pas convenable qu’une dame fasse le premier pas. Peu importe, ils avaient déjà été plus loin que les convenances et peut-être serait-ce plus facile pour lui si elle lui avouait ses sentiments.

La pierre attira son attention, elle changeait de couleur et chauffait mais les cris s'étaient tus.

Ils arrivèrent devant un grand rocher plat, qui ressemblait fort au fragment de pierre que portait Jonas. La petite pierre brillait à nouveau de mille feux et Jonas du la lâcher tant sa chaleur lui brûlait la main. Maddyzou le vit fermer le point et l’obligea à lui montrer sa main. Il s’était brûlé. Elle le soigna avec un onguent et ils se tournèrent tous deux brusquement vers la grosse pierre…….

Ils restèrent là sans bouger en voyant le tableau qu’ils avaient sous les yeux.

Les loups avaient rejoint Lou et Llilian et observaient en gémissant la folle farandole autour de la pierre. Tantôt chantant, tantôt riant, tantôt psalmodiant des incantations dans une langue inconnue de Maddyzou, des nains dansaient. D'où venaient-ils? ils n'étaient pas là quand la pierre leur était apparue......

Soudain,les cris reprirent poussés par les petits êtres, et les voyageurs comprirent ce qui effrayaient les villageois……………

Ils arrivèrent devant un grand rocher plat qui ressemblait étrangement à la pierre que Jonas tenait.
Llilian vit Jonas lâcher la pierre qui était devenue brûlante. Elle brillait de mille feux. Maddyzou se précipita pour soigner sa main.
Un instant plus tard, sortis d'on ne sait où, une ribambelle de nains formant une farandole joyeuse autour du rocher.
Leurs yeux étaient rivés sur la pierre que Jonas avait lâchée.

Etait-ce ici que Llilian et ses amis devaient se rendre avec la pierre?

L'air joyeux des nains donnait à penser qu'ils étaient les bienvenus même si leurs paroles étaient incompréhensible. L'espoir se lisait sur leurs traits burinés.
Alors qu'un des nains faisait mine de se diriger vers eux, les mains tendues en signe de paix, les autres se mirent à crier et affolés, les nains disparurent d'un coup.

Un grondement sourd se fit entendre et le sol se mit à trembler.
Llilian sentit ses cheveux se dresser sur sa tête quand elle vit une bande de trolls saccageant les arbres sur leur passage arriver vers eux.

C'était une vision d'horreur.
Haut de près de deux mètres, leurs membres étaient difformes. Ils étaient couvert d'une espèce de fourrure hirsute, sale et répugnante.
Une odeur atroce de charogne émanait de ces êtres. Armés de gourdins rudimentaires ils arrivaient rapidement. On pouvait maintenant apercevoir leurs crocs dégoulinants de bave sur leurs faciès hideux.

Une atmosphère angoissante avait remplacé les chants et rires joyeux des nains. Les oiseaux s'étaient tus. On entendait plus que les halètements et grognements bestiaux des trolls.

Lou, Jonas et Llilian prirent position afin de combattre au mieux ces monstres.
Ils mirent Maddyzou, moins aguerrie au combat qu'eux, derrière eux sous la protection des loups. Oeil de Nuit et Etoile de Lune, le poil hérissé, sortaient les crocs. De formidables grondements sortaient de leurs gueules.
Si cela tournait vraiment mal, Maddyzou devait s'enfuir le plus vite possible.
Llilian vit que cette suggestion ne plaisait pas à son amie mais Jonas sut lui arracher la promesse de faire ce qu'ils lui demandaient.

La bande de trolls hurlante était presque arrivée au grand rocher quand, sortie des arbres, une femelle troll se jeta devant eux et poussa cris et grognements.
Celui qui semblait le meneur arrêta les autres et cria sur la femelle en la poussant. Comme celle-ci résistait, d'une bourrade il l'envoya à terre.

Prise d'une inspiration, Llilian fit quelques gestes et dit quelques mots...
A l'instant précis, elle bénit la vieille Sidonie de lui avoir enseigner par la magie une partie de son savoir.
L'air effaré de ses amis lui indiqua qu'elle avait réussi son sort et qu'eux aussi maintenant comprenait le langage troll.....

La femelle suppliait le chef de ne pas mettre les humains à mort.
Eux seuls pouvait sauver son petit, ils pourraient le soigner.
Le chef troll lui retourna une nouvelle baffe.
Les humains étaient du manger, trop bon, trop longtemps qu'il n'y avait plus goûté...
La femelle se remit à l'insulter et à le menacer de toutes sortes d'horreur.
Fou de rage, l'énorme troll frappait le sol de son gourdin faisant tout trembler autour de lui.
La femelle troll semblait malgré tout avoir une certaine autorité puisque le troll après une dernière claque qui l'envoya quelques mètres plus loin, fit demi-tour et entraîna les autres à sa suite.
Fou de rage, il martyrisait les rochers et les arbres sur son passage.

Bêtement, Llilian se demanda comment on appelait les femelles trolls.
Une trollesse ou simplement une troll....
Secouant la tête, elle tourna son regard vers la femelle qui les regardait.
D'un geste hésitant, elle leur fit signe de la suivre.
Llilian eut l'impression que son regard se faisait implorant et jeta un coup d'oeil à Lou et à Jonas toujours en position défensive.
L'un comme l'autre n'avait pas l'air emballé.
Maddyzou qui s'était rapprochée de Jonas, le visage encore rouge des insultes trollesques qu'elle avait découvert, semblait hésitante.

Voyant qu'ils ne bougeaient pas, la femelle se rapprocha à petits pas prudents comme si elle ne voulait pas les effrayer.
Les loups, étrangement, s'étaient calmés quand la femelle troll s'était retrouvée seule. Sentaient-ils qu'elle ne leur voulait pas de mal?

Un cri de terreur retentit dans la clairière où règnait maintenant le calme.

Un autre cri suivit.....

Maddyzouuuuuuuuuuuu

Lou et Llilian se retournèrent presque en même temps pour voir Jonas filer à toute allure, tentant de poursuivre un jeune troll qui venait d'enlever Maddyzou.
Celui-ci s'était glissé avec une subtilité étonnante dans les arbres au-dessus de Maddyzou et avait attendu le moment propice pour l'attraper.
Ses cris horrifiés résonnaient aux oreilles de ses amis impuissants.

La femelle troll lança un rugissement féroce au jeune troll et suivit Lou et Llilian qui s'étaient mis aussi à sa poursuite.

Jonas le talonnait d'un près, quand d'un bond, le jeune troll sauta dans un arbre, Maddyzou toujours sous son bras.
Un craquement effroyable...... et ils virent le troll qui était presque arrivé au sommet tomber, une branche dans la main.......

Les cris puis un grondement sourd………..Le sol trembla et apparurent de hideux trolls. L’atmosphère devint oppressante……..

Maddyzou observait la scène derrière ses compagnons, à contre cœur.

Elle fut soudain soulevée de terre et hurla. Un troll, à l’odeur pestilentielle la ballottait dans tous les sens et elle voyait par-dessus son épaule, Jonas le poursuivre. Elle était terrifiée et l'odeur lui soulevait le coeur. Elle tenta de se débattre mais le troll était évidemment bien plus fort qu’elle. Il sauta brusquement dans un arbre mais se rattrapa à une branche trop frêle qui craqua et il s’écrasa par terre. Maddyzou, lâchée par le troll, cru qu'elle allait tomber elle aussi mais elle réussit à s'agripper et se hissa au sommet de l’arbre.

Elle fut d’abord soulagée que le troll soit tombé puis réalisa qu’elle était ...............dans un arbre……..Encore plus épouvantée que lorsque le troll l’avait enlevé, elle ferma les yeux. Maddyzou avait une peur panique du vide. Elle respira à fond plusieurs fois puis ouvrit les yeux en sentant Jonas près d’elle. Elle se sentait mal mais sa présence la rassura et elle se calma. Il l’embrassa puis se mit à rire ce qui surprit les trolls qui se collèrent à la pierre……..le sort qui leur avait été jeté, fut brisé et tous reprirent leurs vies.

Lou s’occupa de Llilian qui semblait ne pas être bien.

Jonas, remit de son fou rire, câlinait Maddyzou mais celle-ci n’en menait pas large. A part lui rendre ses baisers, c’était le seul geste qu’elle était capable de faire. Bien que moins paniquée, sa peur était telle qu’elle était comme paralysée. Jonas était bien et elle faisait tout pour l’être aussi mais hélas elle ne passerait pas la nuit là, cela lui était impossible. Malgré l’heure avancée, ils allaient devoir descendre car toute la bonne volonté ne pouvait arrêter les besoins naturels. Maddyzou dit à Jonas qu’elle voulait descendre mais qu’il fallait l’aider.

Rien qu’en regardant plus bas, la tête lui tournait. Il réussit à l’aider à descendre mais ce ne fut pas facile, agrippée à lui elle l’étouffait à moitié et manquait tomber à chaque étage de l’arbre descendu.

Parvenue en bas, Jonas riant sous cape malgré quelque inquiétude, elle eut du mal à se remettre debout tant ses jambes flageolaient. Elle fit promettre à Jonas de ne plus jamais se prendre pour Tarzan avec elle, aucun souci avec les enfants mais par pitié pas avec elle.

Elle s’éloigna mais fit bien attention de rester au plus près possible. Elle revenait quand on l’attrapa et la fit rouler par terre. Elle ressentit une douleur à la cuisse mais oublia vite quand elle l'entendit rire. Il riait , pire qu’un gosse, de la voir agacée.

Je crois que si je ne vous aimais pas autant, je vous aurai ………..avoua-t-elle

Et elle lui tira la langue.

Il ri encore et l’attira à lui, l’embrassa et ils s’allongèrent. Avant de sombrer dans le sommeil, Maddyzou se dit

Encore une aventure qui se termine. On s’en sort bien sauf Jonas qui s’est brûlé à la main mais sa brûlure s’estompera et je compte bien prendre soin de lui. Pourvu que les lendemains soient toujours aussi beaux.