Une visite imprévue...

Messages : 15 Date d'inscription : 07/07/2009 Localisation : Dakim

De ses errances en ces terres, la drow n'en revenait plus. Loin derrière elle, la vie paisible de château. Elle n'approchait son domaine qu'un soir sur deux pour chasser quelques tréants à la lisière des montagnes de l'Est. Le reste du temps, elle marchait sans but, tantôt cherchant occupation, tantôt en quête d'âme pour nourrir ces insatiables bélares devenus ses ombres.

La damnée foulait les îles en quête... de quoi ? elle l'ignorait elle-même. Quelques fois, elle se prenait à chercher refuge au Sanctuaire, en vain. Elle revenait alors en son Temple, sacrifier quelques innocents au culte de celle qui ne l'aidait guère plus. Au final, elle était plus perdue à chaque réponse que ses questions trouvaient...

Et toujours cet ennuie qui la tiraillait.

Elle s'était pourtant dans la politique lancée. Toutefois, le comique d'une élection, par avance décidée, ne l'avait qu'un temps amusée. Et maintenant ?

Le premier débat terminé, point de temps laissé au second, elle repartit sur les chemins. Seul le destin devait connaître le lieu de sa prochaine halte, seul le hasard guidait ses pas.

Et c'est finalement à une étrange place qu'elle arriva. La porte plus ou moins passée, levant les yeux vers ceux qui là se trouvaient, une vision vint déranger son esprit.

"Une bande d'emplumés en une place-forte... la basse cour se serait-elle égarée ?"

Toutefois un regard plus attentif la fit changer d'avis. Elle se sentit alors soulagée, d'avoir ces paroles simplement pensé. Les redoutables Canards, qui d'autre ?

Elle ne connaissait que peu d'entre eux, elle les savait toutefois peu belliqueux. Aussi elle tenta sa chance. D'un pas calme, fatiguée par ses longs trajets, elle s'avança cherchant asile pour la nuit. Elle héla alors, tout du moins essaya, quiconque se trouvait là.

"Hum... salutations...
L'un de vous pourrait peut-être m'aider.
Une auberge dans le coin, vous connaissez ?"

Son regard vif parcourait la place, à l'affut du moindre danger. Il faut dire qu'en ces temps, les drows n'étaient que trop appréciés à leur juste valeur, et par conséquent, bien souvent détestés au premier regard échangé...

Messages : 210 Date d'inscription : 28/12/2008

Flacon mon ami, toi dont le plein ravive l’âme d’une ivresse éphémère mais vitale et… dont le vide, bien souvent, trop souvent, me plonge en de bien tristes pensées…

Le rôdeur, son visage caché sous sa capuche caméléonne, secoue, avec anxiété une bouteille où, à son grand désespoir, nulle goutte ne veut choir. Puis, percevant un mouvement en contrebas, il pivote, intrigué.

Oh mais regarde mon faux frère, nous avons de la compagnie et quelle séduisante compagnie !

Que dis-tu, elle ne nous voit pas ?

Fixant sa bouteille de ses yeux pers, jouant d'effets en reflets.

Ah oui, j’oubliais, mes fripes me camouflent aux vivants comme aux morts, quoique bon nombre des premiers vivent comme les seconds et que les seconds ne sont pas les premiers à trépasser.

Portant son compagnon de verre à bout de bras, comme pour prendre la lune en témoin de l'annonce qui ne saurait s'attarder.

Comment, ce que je dis n’a ni queue ni tête ? Qu’est-ce que tu peux en savoir, toi dont le sang trouble n’existe que pour s’instiller au mien, sans raison ni esprit… Chuut... tais-toi, la voilà qui appelle, tiens, mais je connais cette voix...

Perchant à une branche voisine l’inanimé, funeste passé désenchanté, il saute à bas du chemin louvoyant, la capuche rabaissée, à quelques pas de l’apparition inattendue.

Bonsoir à vous, sœur elfe, qui de la peau ne peut voiler son cœur, puis-je vous être d’un quelconque agrément ?

Messages : 15 Date d'inscription : 07/07/2009 Localisation : Dakim

Elle guettait toutefois ne reconnaissait nul visage. Fortuna l'aurait-elle une fois encore de ses bienfaits oublié ?

Ses vêtements, rendus poussiéreux par une trop longue marche, ne lui donnaient guère fière allure. Toute penaude, ainsi debout au milieu de la place, elle sentait le ridicule lui monter aux joues.

Pourtant elle n'attendit point si longtemps. Un léger souffle d'air vint soulever sa chevelure quand un bruit se fit entendre non loin.

Elle se retourna au son de la voix point familière cependant connue.

"Salutations tardives oreilles pointues par le vent décapuchonnées.
D'un quelconque agrément je ne sais, utile cela se pourrait.
Je cherche quelque taverne où étancher ma soif et paillasse où jeter ma vide carcasse.
Peut-être votre habitude des lieux pourrait m'être d'un quelconque secours..."

Elle toisa l'elfe de haut en bas et se souvint.

"En espérant que vos dons d'orientation s'appliquent mieux en votre domaine qu'en la place du gouvernement."

Messages : 210 Date d'inscription : 28/12/2008

Vous plaire, vous complaire, vous satisfaire et vous distraire, ça, je puis faire.

Esquissant un léger sourire de connivence, il poursuivit sur le même ton badin, notant la pique, en savourant l’artifice.

L’orientation, chère amie, n’est certes pas mon fort, je puis toutefois, vous guider sans faillir, vers havre où, à l'écoute de votre corps, vous saurez trouver réconfort.

Et il sortir une clef triangulaire à l’ornementation énigmatique.

Ceci est clé de demeure, celle où sous l’orage, vous saurez trouver ombrage, abritant et caressant, qui vous fera oublié jusqu’au plus sombre tourment, ceci est clé…

Il ne termina sa phrase, la laissant voyager en l’air éphémère d’un temps suspendu, marquant une petite pose où il plongea son regard en celui indéchiffrable de la mystérieuse drow, avant de conclure en un clin d’œil.

… de ma demeure.

Et il partit d’un rire franc et joueur.

Je vous rassure, me devant de partir au devant d’un mariage imminent, je n’y serai point, faites comme chez vous, elle est là, au bout de chemin que vous voyez se perdre dans le lointain, il fit un geste fluide en la direction sus-mentionnée, isolée, vous ne pouvez mévoir.

Plaçant la dite clé en la paume d’une drow surprise, il la dépassa, poursuivit son chemin, disparaissant dans les confins.

Messages : 15 Date d'inscription : 07/07/2009 Localisation : Dakim

La drow resta planter là sans voix, regardant l'ombre disparaitre au hasard d'un chemin.

Il est parti comme il est venu.
Et me voilà bien, une clef au creux de la main.

Elle hésita...

Le sol dur, le froid, et pour tout toit le ciel étoilé ?

La demeure d'un rodeur dont la verbe n'a d'égale que l'énigme ?

Elle poursuivit sa route sur le dit chemin. Une drow ne devait craindre d'oser. Pourquoi sur le sol poussiéreux poser sa carcasse quand un foyer vous est offert ?

Elle arriva dans le lointain, posa la main sur la porte énigmatique... et n'osa finalement point.

Elle attacha la clef à la poignée par un ruban de son épée.

Dans un arbre un plus loin trouva l'abri et sous le ciel étoilé s'endormit.

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